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Karate Shotokan Joinville
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25/10/2007

Histoire


D'ou vient le Karaté? Quelles sont ses origines et quels sont les styles les plus connus? Et le karaté moderne?
Histoire et technique
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  1. L'origine. Les arts du combat d'Asie sont liés aux religions, aux systèmes philosophiques (Bouddhisme et Taoïsme) et aux techniques médicales (acupuncture, respiration, ...). Ils reposent sur une parfaite connaissance du corps humain, tant du point de vue anatomique et physiologique que psychique. Légende ou  réalité, vers le début du 6ème  siècle, un moine bouddhiste venu de l'Inde, du nom de Bodhidharma (fondateur du Bouddhisme Zen) arriva au monastère de Shaolin. Il y a développé quelques méthodes d'éducation physique pour ses disciples. En effet, la discipline religieuse dans le temple était si rigide qu'il voulait leur donner la force mentale, la résistance et le pouvoir physique nécessaires à la rude vie à l'intérieur du temple. Plus tard, la légende raconte que le temple de Shaolin aurait été détruit dans un incendie, et que les moines survivants se seraient dispersés à travers la Chine, propageant leur art de combat sous le nom de « Shaolin Su Kempo », actuellement dénommé « Quan-fa de Shaolin » ou encore « Kung-fu de Shaolin ». Par la suite, cet art martial a été importé sur l'île d'Okinawa.
 
  1. Naissance de ‘Okinawa Te. En 1429, Okinawa passa sous domination chinoise. L'interdiction absolue du port des armes sur l'île, exigée par les chinois, poussa les habitants à développer au maximum l'art du combat à main nue. L'Okinawa-Te, se développa rapidement au sein de la population lorsque 300 000 samouraïs du clan Satsuma envahissent l'île en l'an 1609 sur l'ordre du Shogun. Afin d'éviter les révoltes de la part des habitants, le Seigneur renforça l'interdiction du port des armes blanches. C'est à cette époque que l'Okinawa-Te fut utilisé pour combattre l'envahisseur avec des techniques rigoureuses et très efficaces. À l'entraînement à mains nues, les habitants d'Okinawa ajoutèrent l'usage martial des instruments de travail agricole, c'est durant cette période de répression qu'est né le Kobudo, l'art du maniement des armes paysannes; fléau, bâton (Bo), fourche,  saï, etc... Les habitants s'entraînaient la nuit en secret, formant leur corps et leur esprit au combat. L'enseignement de maître à disciple se faisait oralement, et par l'intermédiaire des katas. Les techniques d'Okinawa-te s'intégrèrent dans les danses traditionnelles pour tromper le contrôle des occupants. En l'an 1733 naquit à Shuri, Teruya Kanga, qui fut considéré plus tard comme le père fondateur de l'ancienne technique Okinawaienne de combat à main nue. Il entra dans l'histoire sous le nom de Tode Sakugawa. Grâce à plusieurs voyages qu'il effectua en Chine pour travailler ses connaissances de l'art, il put étudier et former différents disciples à son retour sur l'île d'Okinawa.
  1. La période Meiji. En 1868 commence une nouvelle période de l'histoire d'Okinawa avec la montée sur le trône impérial du jeune Mutsu-Hito. C'est une véritable rupture avec un passé féodal. Pour l'Okinawa-Te, c'est la fin de la clandestinité et de son utilité guerrière. L'Okinawa-Te se structure enfin. Plus nombreux sont les experts qui travaillent ensemble dans la même voie du combat. Parmi eux, un nom que l'on retiendra, celui de Sokon Matsumura. C'est lui qui fut le premier Maître officiel à jeter les bases d'une véritable école de karaté Okinawaienne, le Shuri-Te. En l'espace de 20 ans la motivation dans la pratique de l'art mortel des Ryû Kyû changea. Celui-ci se transforma lentement de technique guerrière en technique éducative, passant notamment par le maître Anko Itosu, qui fut le lien indispensable entre le karaté traditionnel et le développement d'un art confronté à un monde moderne. Grand pédagogue et grand spécialiste des katas, il fit accepter  l'Okinawa-te dans le programme d'éducation physique des écoles secondaires. C'est pourquoi il codifia des katas traditionnels (Kusukundai, Bassai Dai…), mieux adaptés aux enfants (les Pinan), dans un souci pédagogique.

  1. Le Shuri Te et le Naha Te. À la fin du 19ème  siècle, ère des grandes réformes au Japon, l'île d'Okinawa devint province japonaise, de nombreuses écoles de karaté commencèrent à se distinguer sur l'île d'Okinawa et ce, grâce à la formation de nouveaux élèves et à la fusion de différents styles. L'art du combat à mains nues se développa surtout en trois endroits : la ville portuaire de Naha, la capitale Shuri et le village de Tomari. Chacun de ces endroits donnera naissance à un style portant son nom. Le Shuri-Te (Matsumura, Itosu et Asato) utilise davantage les esquives. Le Naha-te (Miyagi et Higaonna) consiste à déplacer les pieds en arc de cercle, techniques issues du Tang Lang (boxe de la mante religieuse), avec des coups de pied bas uniquement. Higaonna grand maître du Naha-te, lui-même ayant étudié à la source dans le sud de la Chine plus de 15 ans, restera dans son enseignement très proche des katas originaux chinois. Parmi ses élèves, Miyagi codifiera réellement le style de Higaonna, fera des ajouts et sera le fondateur du Goju-ryu vers 1929. La signification ésotérique et le travail interne sont restés très présents dans les katas de ce style. Le Tomari-te (Kosaku, Kiyan et Motobu) ne diffère guère du Shuri-te, et ne tranche pas sur les deux précédents, mais cependant quelques katas sont originaires de cette ville et entre autres le fameux et très populaire en compétition Unsu. De plus il se caractérise par un travail de clefs et de projections Il faudra attendre l'an 1916 pour que plusieurs maîtres de l'Okinawa-Te acceptent de démontrer publiquement leur art qui jusque là était resté secret. L'histoire retiendra le nom de Gichin Funakoshi, originaire de Shuri, qui partit le premier au Japon afin de démontrer son art lors d'une manifestation importante organisée par Jigoro Kano, fondateur du Judo, en 1922. Le public japonais fut émerveillé par ce nouvel art du combat qu'il ne connaissait pas. En 1938, Gichin Funakoshi fonde son propre Dojo à Tokyo, qu'il appellera le Shotokan. C'est à cette époque également que le nom de Okinawa-Te fut changé en celui de Karaté Do afin de rompre la tradition chinoise face aux japonais. Le code du guerrier japonais fut intégré dans le Karaté de Funakoshi par le fils de ce dernier. De nos jours, on dénombre vingt-quatre écoles, quatre sont parmi les plus importantes. Toutes tentent de se distinguer non seulement par des techniques, des positions et des katas caractéristiques mais aussi par une approche philosophique différente:
  • Shotokan: « La maison de Shoto ». Créé et élaboré par Maître Funakoshi Ginchin. Les mouvements sont linéaires, les postures assez basses. À la vitesse d'exécution, aux attaques longues et puissantes et à l'agilité des mouvements, Funakoshi Yoshitaka, successeur et fils de Funakoshi ajoutera des positions de plus en plus basses. Funakoshi Gichin fut le premier à introduire le Karate-do dans les universités japonaises en 1924. Il y a un certain nombre de styles de karaté, comme le Wado-ryu, qui sont issus du Shotokan. Ce qui pourrait démarquer le style Shotokan des autres, ce sont les positions basses, la rigidité des techniques et le traditionalisme de l'entraînement.
 
  • Wado-ryu: « L'école de la voie de la paix » a été fondée aux environs de 1920 par Otsuka Hironori, élève de Funakoshi Gichin. Il combina à des mouvements de Ju-jutsu (technique de la souplesse) ceux des blocages d'Okinawa. Créé à partir du style Shotokan et du Ju-jutsu, il s'inspire du Shuri-te et met en avant l'esquive et la souplesse. Ce style se veut pénétrant, orienté vers le combat et s'appuie sur des positions de fente en avant. Le travail des hanches tirées et non poussées est typique. Elle exclut les coups de pied et met l'accent sur la souplesse. Otsuka trouvait que le karaté de Funakoshi était trop austère. D'autre part, l'entraînement dans l'école Shotokan, ne comprenait à l'époque que l'étude des katas, ce qu'il jugeait insuffisant. Il mettra donc au point en s'inspirant d'exercices du Ju-jutsu des systèmes de défenses et d'attaques qui se font à deux partenaires.
 
  • Shito-ryu: « l’école du fil de l’ouest ». Ce style est issu à la fois du Shuri-te et du Naha-te. Fondé par Maître Mabuni, il est marqué par la subtilité et la vitesse. Les techniques s'appuient sur la mobilité du bassin, les déplacements du corps et la déviation des attaques. Mabuni nomma son école d'après les idéogrammes des deux maîtres dont il reçut l'enseignement : Itosu pour le Shuri-te et Higaonna pour le Naha-te. De ces deux styles, il prit la rapidité du Shuri-te et la puissance du Naha-te. Les trois aspects qui définissent le karaté, le shu (esprit), le gi (technique), et le taï (corps), doivent être constamment travaillés.
 
  • Goju-ryu: « l’école du dur et du soupe ». Fondé en 1920 par Maître Miyagi Chôjun, de retour d'un voyage en Chine, il tire son origine du Naha-te. Il se caractérise par des mouvements réalistes en contraction et en force, par des techniques courtes effectuées à partir de positions hautes. Les blocages, souvent réalisés mains ouvertes, sont circulaires et sans choc. Ce style insiste sur l'importance de l'énergie intérieure perceptible par une respiration adaptée. Go signifie « dur » et ju « doux », aussi le Goju-ryu est-il la transcription d'une voie à la fois douce et dure. C'est un mélange d'Okinawa-te et de Kempo. D'autres influences chinoises sont aussi évidentes. Une tension dynamique et une respiration adaptée constituent ses deux bases de référence.
 

Le Karaté est aujourd'hui un art martial très populaire dans le monde. Contrairement au Judo et à l'Aïkido, le Karaté ne fut jamais l'œuvre d'un seul homme, mais celle de plusieurs générations de maîtres et de disciples, à travers une multitude d'écoles et de styles originaux qui conservent aujourd'hui encore, toutes leurs caractéristiques spécifiques.

  • « L'homme de bien ne demande rien qu'à lui-même ; l'homme de peu demande tout aux autres ». (Confucius)